Été indien, de Jef Geerarts

Été indien, de Jef Geerarts (Complexe) — ISBN-13 : 9782870273234 — 123 pages — 11 € — Genre : Congo. ✮✮✮✮✮

geera

Je rédige cette critique dans le cadre de l’opération « Le mois belge d’Anne et Mina ». Je vous invite à aller visiter leurs blogs que je suis toujours avec grand plaisir. Voici les liens :

http://monsalonlitteraire.blogspot.fr
https://desmotsetdesnotes.wordpress.com

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Avant d’entrer dans le vif du sujet, je vais vous expliquer pourquoi j’ai choisi de parler de Jef Geerarts. J’ai découvert cet écrivain belge (Jef Geerarts) il y a maintenant de nombreuses années. Après avoir dévoré quelques-uns de ses livres traduits en français (Jef Geerarts rédige en flamand), je suis tout naturellement passé à d’autres auteurs tout en gardant en mémoire les merveilleux souvenirs de mes lectures passées.

Dans ma liste de livres à lire, il me restait un titre de cet écrivain belge, mais je repoussais toujours le moment fatidique, car ensuite il ne me resterait plus rien à lire de cet auteur flamboyant. Et puis… Dernièrement, j’appris complètement par hasard que Jef Geerarts était mort depuis pratiquement un an et j’ai eu la sensation étrange d’avoir perdu un ami intime, mais que je ne côtoyais plus depuis des années à cause des aléas de la vie. Je me demande d’ailleurs, si la presse belge a annoncé à l’époque le décès de Jef Geerarts ? Ou bien la mort de cet écrivain est-elle passée dans l’indifférence totale ? Vous l’aurez compris, cette note de lecture me sert aussi à rendre hommage à un écrivain qui m’a transporté dans son univers si particulier… Un monde emprunt de tiédeur et de noirceur.

« Été indien » est un court recueil de nouvelles qui ne fait malheureusement que 120 pages. Aussi, la plupart des histoires, comme presque toujours dans les livres de Jef Geerarts se situe au Congo belge, il s’agit d’un pays que l’auteur connaît parfaitement puisqu’il y a été administrateur territorial. Je ne vais pas résumer toutes les nouvelles du livre, mais sachez que l’auteur parle de guérilla, de chasse, d’avortement, etc., etc. Toutefois, sachez que le rythme des différents textes est varié. Par exemple, dans le premier récit, l’auteur enchaîne les phrases courtes tandis que dans un autre certaines phrases font plusieurs pages. Aussi, j’ai retrouvé avec plaisir la verve tonitruante de Jef Geerarts. Cet écrivain, afin de mieux décrire un univers colonial qui l’a profondément marqué, a toujours utilisé un vocabulaire cru, voire parfois ordurier.

« Tais-toi, murmura-t-il tout bas, sans se contrôler, vous me faites chier, tous, toi et tes jérémiades sur ce sang, et cette bande de sales noirs dehors sur la route, et ces couillons de l’ONU qui font dans leurs culottes et qui n’osent pas tirer dans le tas, et je t’emmerde, et j’emmerde le monde entier. »

Le monde de Jef Geerarts est toujours violent, triste cynique… Il s’attache à montrer tous les mauvais côtés de l’homme, son hypocrisie. Jef Geerarts parle de souffrance et de mort comme pour mieux expier ses péchés. Dans ce recueil de nouvelles, j’ai retrouvé avec plaisir la plume de l’auteur. Cependant, ce n’est pas le meilleur livre de l’écrivain belge. Pour ceux et celles qui souhaitent découvrir Jef Geerarts, je leur conseillerais de lire en premier « Black Vénus ». Toutefois, le style de l’écrivain belge n’est pas fait pour convenir à tout le monde, car il tient des propos qui peuvent choquer plus d’une personne. Certaines phrases sont déroutantes… Jef Geerarts a souvent été comparé à Ernest Hemingway. Personnellement, je trouve que son style ressemble à celui d’Henry Miller.

Qui connaît cet écrivain ? Qu’en pensez-vous ? Aimez-vous les livres violents ?

18 réflexions sur “Été indien, de Jef Geerarts

  1. Un auteur que je découvre tout à fait grâce à toi. Comme je te le disais, je ne saurais te dire si la presse a parlé de sa mort, certainement la presse flamande s’il est reconnu en Flandre. Je connais peu cette littérature coloniale et de l’Afrique, cela expliquerait aussi qu’il m’est inconnu. Comment l’as-tu découvert, toi ?

    Je ne suis pas certaine qu’il me conviendrait, vu le style, mais je retiens Black Vénus pour une première lecture à l’occasion.

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    1. À une certaine époque, j’étais jeune et rebelle 🙂 alors je cherchais ce genre de littérature un peu coup de poing… Henry Miller était mon Dieu et il en avait parlé je ne sais plus où… Puis, j’ai fouillé un peu. Il est peut-être inconnu en Flandre aussi. Je ne sais pas… Peut-être qu’un jour un Flamand passera par ici et nous renseignera.

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      1. Une bonne recommandation, Henry Miller ! Le genre lui a peut-être donné une notoriété dans ce « milieu » littéraire, alors, peut-être moins du grand public. Il ne nous reste qu’à attendre un Flamand ou d’autres participants du mois belge qui le connaîtraient (je le citerai pour le rendez-vous flamand, des lecteurs demandent parfois des noms ou des conseils).

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  2. Je ne connais pas et comme tu dois t’en douter, je déteste la violence. Je trouve que notre actualité baigne dans cette dernière… Alors pour me divertir, je préfère l’éviter…Mais merci de rendre hommage à un auteur qui m’est inconnu.

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  3. Un auteur que je ne connaissais pas non plus… j’ai l’impression que les flamands jouent davantage dans le cynisme, l’ironie, l’humour noir et décalé que les wallons? simplement préjugé sans doute! Chez les néerlandophones, j’ai beaucoup aimé Tom Lannoye, et son humour cinglant justement, maîtrisé à la perfection, très correctement dosé.

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