Ninotchka, de Ernst Lubitsch

Ninotchka, de Ernst Lubitsch — États-Unis 1939 — Genre : choc des classes sociales. ✮✮✮✮✮

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Nina Yakushova alias Ninotchka, c’est le nom de l’agent russe envoyé à Paris afin de superviser les trois camarades déjà présents dans la Ville lumière pour vendre les joyaux spoliés à l’ancienne grande duchesse Swana, elle aussi réfugiée à Paris. Effectivement, les trois compères, Iranoff, Buljanoff et Kopalski, libérés de toute surveillance étatique, pensent plus à prendre du bon temps qu’à leur mission.

Finalement, dans ce Paris joyeux et enchanteur d’avant-guerre, la belle et froide Ninotchka (Greta Garbo) va tomber amoureuse de la Ville lumière, mais aussi, et surtout d’un dandy bourgeois qui occupe ces journées à prendre du bon temps. Ainsi, cet agent communiste censé encadrer avec fermeté les trois camarades, Iranoff, Buljanoff et Kopalski, ne va pas résister longtemps aux belles robes, aux soirées au restaurant et à tout ce que lui offrent l’Occident bourgeois décadent et le dandy hédoniste amoureux (Melvyn Douglas).

D’une manière générale, j’adore l’humour que l’on retrouve dans les films d’Ernst Lubitsch et dans « Ninotchka » les situations ridicules, confuses, les sous-entendus et les quiproquos sont merveilleusement mis en scène. Ce film est un petit bijou d’humour fin et nonchalant, c’est ce que l’on appelle dans le jargon cinématographique une « sophisticated comedie ». Personnellement, j’adore… D’ailleurs, dans « Ninotchka » les scènes et propos comiques commencent dès les premières secondes du film lorsque les trois camarades russes se demandent si l’hôtel qu’ils ont choisi n’est pas trop bourgeois. Et cet humour me va comme un gant…

Annex - Garbo, Greta (Ninotchka)_10

Ainsi, dans cette comédie romantique sur fond de satire politique, le réalisateur américain d’origine allemande montre pour notre plus grand plaisir un Paris cliché dans lequel les femmes sont légèrement vêtues et où tout scintille. Dans cette ville-musée qu’est Paris, la joie et l’allégresse règnent. En face, les trois agents soviétiques sont caricaturaux à souhait et surtout ils sont tellement drôles… D’ailleurs, l’un ne va pas sans l’autre et c’est parce que ces personnages sont présentés de manière aussi caricaturale qu’ils sont si drôles.

« Ninotchka », c’est un film qui raconte l’histoire d’une rencontre, celle entre l’Occident décadent et l’Est sectaire, mais c’est aussi l’histoire d’un coup de foudre entre une Russe communiste convaincue et un bourgeois parisien assumé. Toujours est-il, qu’Ernst Lubitsch ne se prive pas pour dénoncer dans son film le régime totalitaire qui règne en Russie. Ainsi, la Russie est un pays où les gens sont constamment sous surveillance et Ernest Lubitsch montrera cet état de fait plutôt inquiétant d’une manière drôle et intelligente.

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Enfin, j’avoue ne pas comprendre comment certaines critiques peuvent prétendre que le film « Ninotchka » d’Ernst Lubitsch n’est pas une critique du système totalitaire soviétique surtout lorsque l’on connaît le peu d’empathie du réalisateur envers les modèles sociaux utopiques.

J’ai dû voir tous les films parlants d’Ernst Lubitsch et « Ninotchka » et « Jeux dangereux »  sont ceux que je préfère. Qui aime les comédies d’Ernst Lubitsch ? Quel est le film que vous préférez de ce réalisateur américain d’origine allemande ?

42 réflexions sur “Ninotchka, de Ernst Lubitsch

  1. Je ne sais pas si j’ai déjà vu un film d’Ernst Lubitsch, j’ai un peu regardé les titres mais ça ne me dit rien, en tout cas, je n’ai pas vu celui-ci. Encore une fois, ta critique donne envie de se précipiter sur le film. (et je note que tu réfléchis pour facebook).

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  2. Quel bonheur de lire une chronique sur Lubitsch ! On a justement, heureuse coïncidence, regardé « La Huitième Femme de Barbe-Bleue » hier soir ! Personnellement, je suis une fan absolue de Lubitsch, de son humour, de son sens de la mise en scène très théâtral… Mon préféré est incontestablement « To be or not to be », pour ses acteurs, son humour, ses rebondissements et ses quiproquos, son jeux sur les foules et sur le « théâtre dans le théâtre ». C’est sans doute l’un de mes films préférés. Je n’ai pas encore vu Ninotchka, mais je vais y remédier très vite. Merci, merci, merci pour cette chronique !!!

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  3. Effectivement, « To be or not to be » (j’ai donné le titre en français dans ma chronique « Jeux dangereux ») est aussi mon préféré avec « Ninotchka ». Et merci pour ces mercis Anne, ça fait plaisir 🙂

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  4. En fait, je ne connais pas Ernst Lubitsch donc je serais incapable de répondre à tes questions. Attends, c’est quoi ton truc ? : « comédie romantique »… Ah non, là je crois que je n’ai rien vu de ce genre-là 🙂

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