Nahid, de Ida Panahandeh — Iran 2012 — Genre : Je t’aime moi non plus. ✮✮✮✮✮
La dernière fois je vous ai parlé d’un film espagnol et cette fois-ci nous partons en Iran. Je connais très peu le cinéma iranien, mais je dois dire qu’à chaque fois qu’une de leurs réalisations franchit nos frontières, je suis agréablement surpris. Il y a certes quelques ratés, mais la plupart du temps j’aime les films que les Iraniens nous proposent, car à travers des sujets divers et variés nous apprenons à mieux connaître ce pays et cette société si éloignée de la nôtre…
Nahid est un film iranien réalisé en 2016 par la réalisatrice Ida Panahandeh. Il s’agit d’ailleurs du premier film de la jeune réalisatrice iranienne âgée de 36 ans. Et pour un premier coup, c’est un coup de maître. D’ailleurs, je ne savais pas avant d’écrire cette critique qu’il s’agissait d’un premier film, c’est vraiment remarquablement réalisé et rien n’indique que finalement la réalisatrice iranienne est une débutante. De plus, le sujet traité est très difficile, surtout dans un pays où les cinéastes doivent passer par des autorisations avant de pouvoir filmer quoi que ce soit. Effectivement, Ida Panahandeh a dû passer par le bureau de la censure afin d’expliquer son film avant de pouvoir le tourner. Mais quel est le sujet de Nahid ? Ainsi, le film dresse le portrait d’une jeune femme qui vient de divorcer d’un mari drogué et amateur de jeux d’argent et paris sportifs en tout genre. Nahid se retrouve seule pour élever son fils de 10 ans et malgré les difficultés financières, elle fera tout pour s’en sortir. Malheureusement, dans un pays où les traditions sont lourdes, rien ne sera simple pour la jeune Nahid éprise de liberté. Effectivement, cette dernière devra faire face à de graves difficultés financières, accentuées par sa fièvre acheteuse, pour pouvoir s’en sortir. Et elle le fera à l’aide de combines en tout genre, mais aussi de mensonges et de tromperies… À côté de cela, elle rencontrera l’amour, un amour qui lui est pourtant interdit, car en échange de la garde de son fils Nahid a accepté de ne plus jamais se remarier. D’ailleurs, l’ex-mari est toujours aussi présent, toujours aussi pesant, toujours aussi fatigant, toujours aussi insouciant, et aussi, dit-il, toujours aussi amoureux… En réalité, ce dernier pense toujours que son ex-femme est sa femme. De plus, Nahid est pressé par son nouvel amant, un homme moderne et généreux, mais qui veut se marier le plus vite possible. Alors celui-ci lui promet, à Nahid, une situation, de l’argent, mais surtout l’obtention définitive de la garde de son fils. Pour conclure, je dirais que ce film raconte le parcours du combattant d’une jeune femme éprise de liberté qui veut garder son fils auprès d’elle sans qu’on lui dicte ce qu’elle doit faire. Nahid réussira-t-elle à s’émanciper ? Pour le savoir, il vous faudra voir le film.
J’ai énormément aimé ce film dont la réalisation est sobre, mais aussi extrêmement soignée, l’image est belle et délicate. De plus, l’histoire n’est absolument pas manichéenne. Certes, le mari est un homme immature et incapable, mais Nahid a aussi ses travers, c’est une femme dépensière qui ne possède pas d’argent et qui pour s’en sortir s’enfonce dans le mensonge et même auprès de son nouvel amour, un homme droit et intègre. Enfin, j’ai aimé découvrir ou bien redécouvrir, à travers ce film, les us et coutumes d’un pays que l’on ne connaît pas assez. Par exemple, même si je connaissais la pratique, voir le fonctionnement d’un mariage provisoire est assez surprenant, car effectivement, en Iran on peut se marier pour une heure, un jour, une semaine, un mois, etc. En conséquence, la prostitution est interdite, mais si vous faites un mariage d’une heure ou bien deux et même cinq petites minutes (en fonction de votre forme), tout sera permis. Elle n’est pas belle la vie ? Si vous souhaitez découvrir d’autres films iraniens, je peux aussi vous conseiller « Une séparation » du réalisateur Asghar Farhadi, c’est un film qui est encore mieux que celui-ci.
Qui aime les films grâce auxquels on apprend à mieux connaître une société ?
Si ce film passe j’essaierai de le voir car je suis toujours agréablement surprise par les films iraniens.
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Moi aussi je suis toujours agréablement surprise par les films iraniens…
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Cela me plairait de le voir. La société iranienne me fascine, ultra conservatrice et à la fois éprise de liberté. Et les rapports hommes-femmes sont si complexes. Merci pour ton rdv cinéma !
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Merci !
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Il me tarde de voir ce film, je viens de passer un mois en Iran, merveilleux et bourré de contradictions
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Un mois ! Quel merveilleux voyage cela a dû être…
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En effet ! J’ai encore besoin de le décanter avant de poster quelques billets ;o)
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J’aime beaucoup le cinéma iranien. Plutôt qu' »Une séparation », j’ai grandement préféré « A propos d’Elly ». « Les chats persans » aussi, si tu as l’occasion de pouvoir le voir, ne le rate pas, énorme contraste entre la politique du pays et la liberté de ces jeunes gens.
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Merci !
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