Tangerine, de Sean S. Baker

Tangerine, de Sean S. Baker — États-Unis 2015 — Genre : Ras les boules.

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Le temps est venu que je vous reparle de cinéma, car comme vous vous en êtes sans doute aperçu cela fait plusieurs semaines que je n’ai pas rédigé de critique cinématographique. Aussi, pour ce retour j’ai décidé de vous parler d’un film et d’un réalisateur américain qui commence à se faire un nom dans le milieu du septième art.

Un matin de veille de Noël deux transgenres (Sin-Dee et Alexandra) prennent une pause, dans un restaurant à donuts, avant de retourner faire le trottoir. Sin-Dee sort à peine de prison et apprend de son amie Alexandra qu’une rumeur court au sujet de son petit ami (qui est aussi son maquereau) Chester, il paraîtrait que celui-ci la trompe avec une vraie morue et qui plus est une morue blanche. Sin-Dee voit rouge et décide d’aller démêler le vrai du faux. Pour parvenir à ses fins, Sin-Dee doit retrouver la morue qui a osé lui piquer son petit ami, mais aussi Chester qu’elle n’a pas revu depuis sa toute récente sortie de prison. Ainsi, dans son petit short ras les boules (et non pas ras la moule), Sin-Dee parcourt la ville du Los Angeles des laissés pour compte, à la recherche de la vérité. Aussi, toute l’action du film se déroule en 24 heures. Cependant, le réalisateur américain ne se contente pas de nous montrer la course folle de Sin-Dee. En effet, dans ce film on apprend à connaître Alexandra la prostituée qui est aussi chanteuse dans un cabaret. De plus, un troisième personnage vient se greffer à l’histoire, c’est celle du chauffeur de taxi, d’origine arménienne, un homme marié et père de famille. Ce dernier aussi se lancera dans une recherche, celle de Sin-Dee dont il vient d’apprendre la sortie de prison et pour retrouver celle qu’il semble aimer, il abandonnera sa famille juste après le repas de Noël. Malheureusement, pour cet homme qui vit dans le déni, une belle-mère soupçonneuse et castratrice vient gâcher la fête de ce réveillon de Noël (pas tout à fait comme les autres) dans une ville des anges (pas tout à fait comme les autres). Tangerine, de Sean S. Baker, c’est un film sur l’univers des prostitués transgenres dans le Los Angeles des pauvres, des drogués, des marginaux, etc.

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Ainsi, avec un budget de seulement 100 000 $ le réalisateur américain parvient à produire un film d’une immense qualité scénaristique, mais aussi stylistique. D’ailleurs, ce long-métrage a été filmé à l’aide de trois iPhone (5S) et le résultat est assez bluffant et unique en son genre. L’image du film est nette et les couleurs sont saturées, accentuées, mais pas trop non plus, il y a juste ce qu’il faut. De plus, le rythme du film est rapide, mais ce dernier ralentit au fur et à mesure de film. Généralement, je n’aime pas les films qui sont montés de manière à donner trop de vitesse à la narration, mais encore une fois le réalisateur américain parvient à l’équilibre. Fort heureusement, nous ne sommes pas dans ce que Danny Boyle sait faire de plus désastreux avec ses longs-métrages. Je vous invite vraiment à découvrir les films du réalisateur américain Sean S. Baker. Cependant, si l’univers des prostituées, des drogués, des traîne-savates ne vous intéresse pas, je vous suggère d’aller regarder une de ses quatre dernières réalisations (je n’ai pas vu les deux premières). Ainsi, pour chacun de ses films Sean S. Baker a tenté quelque chose de différent, mais le monde qu’il décrit est toujours celui des marginaux. Son dernier film est sans doute celui qui est le plus accessible. Si cela vous intéresse, il s’agit du film : The Florida Project. Lorsque je pense qu’il n’a fallu que 100 000 $ pour réaliser Tangerine, je suis impressionné, j’ai même un peu du mal à y croire tant le résultat est bon. Certes, le film a été tourné en seulement un mois et avec des acteurs amateurs, mais tout de même, c’est un sacré tour de force. Que dire d’autre si ce n’est : vive Noël !

Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.

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