Trilogie sale à La Havane, de Pedro Juan Gutierrez (10/18) — ISBN-13 : 9782264033895 — 437 pages — 9,6 € — Genre : Rhum, sexe et salsa.

Toujours dans le mois thématique consacré à la littérature d’Amérique latine, je vous propose aujourd’hui une critique sur un auteur cubain. D’ailleurs, c’est la première fois que je lis un écrivain originaire de ce pays. Et oui ! Quoi qu’il en soit, la semaine prochaine, je vous emmène au Chili. J’espère que vous serez au rendez-vous…
« Trilogie sale à La Havane », de Pedro Juan Gutierrez ressemble un peu à « Journal d’un vieux dégueulasse », de Charles Bukowski. Ainsi, chaque chapitre raconte une histoire différente et relativement courte. Dans celles-ci, l’écrivain parle de son quotidien dans le Cuba des années 90, mais pas celui des cartes postales. Bien au contraire, on a droit à des histoires de droguée, d’alcooliques, de prostituées, c’est assez cru, c’est assez percutant, c’est la vie des crèves la dalle, c’est réel, c’est vraiment tout ce que j’aime… Je devrais dire presque tout ce que j’aime, car à un moment il y a un pauvre gars qui se fait trancher son précieux petit kiki : aïe aïe aïe ! Pour vous donner un avant-goût du ton de ce livre, voici quelques titres des histoires qu’il contient : « Toujours un fils de pute pas loin », « Fous et mendiants », « Morbide comme pas possible », « Laisser l’enfer derrière soi », « Mon cul en danger »….
Vers midi, je suis allé rendre visite à ma tante dans la Vieille Ville. Elle a un cancer de l’intestin. Les médecins l’ont condamnée. Ils ne la veulent plus à l’hôpital parce qu’ils ne savent pas quoi faire d’elle. Ce sont de grands diplomates, les toubibs : ils n’assument jamais leur ignorance ni leurs erreurs. Enfin, leurs erreurs, ils les enterrent, plutôt. Et l’ignorance, ça peut toujours se cacher. À moi, ils m’ont dit : « Votre tante est en phase terminale. Il faut la reprendre à la maison. Il lui reste deux semaines à vivre, au maximum. » Mais voilà deux ans qu’elle agonise en râlant de douleur, en se vidant de son sang, terrorisée par la mort. C’est une salope, une mesquine, et ce depuis toujours, mais je ne crois pas que Dieu devrait punir quiconque de cette manière. Quoique, bon, il n’y a pas trop moyen de discuter, avec Dieu.
La première fois que j’ai entendu parler de l’écrivain cubain Pedro Juan Gutierrez, c’était, entre 2008 et 2012, à l’époque des éditions 13e note. La ligne éditoriale de cette dernière consistait à publier des textes (je reprends leurs termes) non conformiste, fiévreux de la Beat Generation, underground… En gros, tout ce qui se rapproche au mouvement « réaliste sale », de Bukowski, etc. D’ailleurs, Pedro Juan Gutierrez est considéré comme le Bukowski des tropiques. Toujours est-il qu’à l’époque je n’avais pas lu l’auteur cubain, car j’avais peur de la comparaison. Généralement, dans ce genre de situation, je suis toujours déçu. Et finalement, qu’en est-il ? Avant tout, je tiens à préciser qu’il est vrai que le style des deux écrivains précédemment cité se ressemble. Le rythme des histoires est bref, incisif, remuant, ça sent bon le sable chaud, la drogue, l’alcool et le sexe torride. Personnellement, j’aime beaucoup… Cependant, j’avais raison de craindre la comparaison entre Bukowski et Gutierrez, car je considère ce dernier un peu moins mélancolique, déprimé, cynique, poétique et en quelque sorte tendre. Et puis, il y a un petit truc en plus chez Bukowski, une sorte d’humour désespéré… Oui, l’humour désespéré ça existe. De plus, je trouve l’auteur cubain un brin répétitif… Ou alors c’est moi ? Je suis devenu trop vieux pour ce genre d’histoire ? Non ça ne doit pas être ça… Vous l’aurez compris, je préfère le premier, c’est-à-dire l’américain, mais il n’en reste pas moins que le second, c’est-à-dire le cubain, est également à découvrir. Disons que j’aurais pu être bien plus déçu, en fin de compte je ne le suis pas trop, c’est même assez bon.
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
J’ai rédigé cette critique dans le cadre du mois consacré à la littérature latino-américaine.
Pourquoi comparé à Bukowski, je sais mais néanmoins j’ai beaucoup apprécié Gutierrez, j’aime aussi Bukowski.
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Disons que c’est comparable 🙂
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Ce qui m’a convaincu, dans cet article, c’est l’extrait !
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Et donc pas moi 😉 snif snif
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Ah bah tu es un peu réticent quand même !
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C’est pas grave, Libriosaure est venu à mon secours 😉
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hihihi
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Moi ce qui m’a convaincu, c’est ça « c’est assez cru, c’est assez percutant, c’est la vie des crèves la dalle, c’est réel, c’est vraiment tout ce que j’aime… » 😂
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En voilà une qui préfère mes écris à mes citations 😉 😀
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Pas convaincue mais… tu devrais lire Padura!
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Oui 🙂 merci…
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je pensais longtemps aimé les âmes torturées mais en vieillissant ce n’est plus le cas ! du coup tu as lu toute la trilogie ?
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Moi c’est toujours le cas… Oui toute la trilogie…
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Padura, Carpentier pour les cubains, du beau monde dans des styles très différents. Je lirai aussi celui-ci!
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Merci:-)
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quand j’étais à Cuba, j’avais hésité à découvrir cet auteur mais je me suis renseignée sur son style et … non. ça ne veut pas dire que je ne viendrai pas le lire un jour.
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C’est à tester 😉
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Je passe mon tour, je ne suis déjà pas une grande fan de Bukowski…
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🙂
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Pas forcément mon style, tu t’en doutes, mais au moins je découvre des auteurs dans ce mois thématique !
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Oui…
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Je viens de le découvrir également dans le nid du serpent. J’ai adoré, bien entendu.
Sa trilogie sale, j’y viendrai un jour, avec plaisir et jubilation.
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Merci pour ton message Le bison, je n’arrive plus à en laisser sur ton blog…
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Pas certaine que ce soit mon genre mais je reconnais le tien! 🙂
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Peut-Être pas effectivement 🙂
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🙂
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J’ai pris du retard dans la lecture des chroniques… pour enfin arriver ici et convaincue! Je ne connais ni l’un ni l’autre mais ta chronique m’a donné envie de les découvrir le cubain et l’américain😉
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Merci Maude 🙂
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