Chronique transylvaine, Tome 1 : Vos jours sont comptés, de Miklos Banffy (Libretto) — ISBN-13 : 9782369145196 — 868 pages — 15,80 € — Genre : Mort d’une nation.

Le livre que je présente aujourd’hui va à coup sûr plaire à Patrice. Pourquoi ? Tout simplement, car le roman de Miklos Banffy est le premier tome d’une trilogie historique, mais aussi familiale. Il me semble que c’est le genre qu’affectionne tout particulièrement Patrice. Toujours est-il que nous en sommes, déjà, à mon avant-dernière article du mois de mars. Que le temps passe vite en ma compagnie…
Le livre débute avec le retour au pays bien-aimé, la Transylvanie, des cousins (et amis) Balint et Laszlo. Les deux jeunes hommes étaient partis faire des études de droit à Budapest. Le moment est festif et joyeux. D’ailleurs, les bals se succèdent, tout est prétexte pour prendre du bon temps en allant aux courses de chevaux ou bien à la chasse, etc. Personne ne semble comprendre dans quelle situation se trouve l’Autriche-Hongrie, c’est un État qui est au bord du précipice. L’humeur est insouciante, mais petit à petit on sent la tension monter. Quelque chose ne tourne pas rond dans le pays, il y a des remous au Parlement. On devine que les gens en ont marre, que les différentes minorités ethniques, notamment les Roumains, veulent s’émanciper ! Toujours est-il que c’est la crise économique, les gens protestent, car ils n’en peuvent plus du prix des matières premières qui ne cesse d’augmenter. C’est la crise ! À côté, la politique semble éloignée de la réalité, il n’est question que d’alliance et de manigance. On cherche à sauvegarder son pouvoir. Tout le monde s’accroche et pousse ses pions, mais nous savons maintenant tous comment l’histoire a fini. C’est dans ce contexte géopolitique que vivent les deux principaux personnages annoncés en début de paragraphe. Balint est devenu député, c’est un homme droit et respecté, mais il lui sera reproché d’être trop riche, d’être trop hongrois de Hongrie. Que voulez-vous, personne n’est parfait. De son côté, Laszlo ne pense qu’à jouer aux cartes, les dettes vont le poursuivre. Quoi qu’il en soit, les deux hommes ont un point commun puisqu’ils sont malheureux en amour. Ainsi, Balint aimera Adrienne (ce n’est pas la même que dans Rocky), une femme mariée et mère d’une petite fille. Tandis que Laszlo ne réussira pas à renoncer aux cartes, malgré les supplications de la belle Klara.
Balint déjeuna tôt, au club, à cause de son train qui partait à deux heures. L’atmosphère qu’il trouva n’était pas à la joie. Un peu partout on chuchotait, mais les conversations s’interrompaient à l’approche de nouveaux venus. À sa table non plus, il ne fut guère question des événements de la matinée. On haussait les épaules. Frédi Wuseiffenstein lui-même ne mettait plus en avant l’ardent bouillonnement de son sang hongrois. Tous étaient accablées, conscients que désormais des choses inouïes allaient se produire. Peut-être certains s’interrogeaient-ils sur le bien-fondé d’une politique qui, en mettant en cause le statut de l’armée et l’organisation de la Double-Monarchie, avait dressé l’un contre l’autre le pays et le roi.
En préparant cette critique, j’ai appris que la famille de l’auteur était originaire de la Transylvanie du livre. Toujours est-il que son histoire est merveilleusement racontée, j’ai aimé les descriptions, l’ambiance qui se dégage, mais ce que j’ai apprécié par-dessus tout, c’est que finalement la grande histoire n’est dévoilée que par petites touches, nous ne sommes pas dans le démonstratif grossier. Tant mieux, car j’ai horreur de ça. Publié en 1934, le style de Miklos Banffy (comparé à Tolstoï) est classique, c’est d’ailleurs ce que je préfère. Que dire d’autre si ce n’est que j’ai lu à la suite, l’intégralité de cette énorme fresque familiale et historique. Je vous conseille de faire de même… Pourtant, même si j’ai beaucoup aimé ce livre, dans le même thème, j’ai préféré « Les Confessions d’un bourgeois », de Sandor Marai.
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
J’ai rédigé cette critique dans le cadre du mois de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran.

Ayant déjà noté (et acquis) la trilogie de Schalom Asch, sur les conseils de Patrice, je vais déjà lire celle-ci (pas eu le temps cette année…).
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Ce sera pour l’année d’après 😉
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Ah, Goran, tu me connais bien :-). Sais-tu que j’ai ce livre dans ma bibliothèque et que je pensais aussi le lire pour le mois de mars mais je n’ai pu le faire faute de temps. Je suis très heureux de voir que tu as déjà lu les 3 tomes avec autant de plaisir. Alors, c’est sûr, je vais le lire cette année !
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Hehe, j’en étais certain 😉
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Une trilogie que j’ai énormément aimée et que j’ai lue juste avant mon premier voyage à Budapest !
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Un voyage à Budapest, ça a dû être génial… 🙂
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Ah, j’avais noté cette trilogie, tu confirmes, je vais me l’offrir et me régaler 🙂 ( je note le titre de Sandor Marai que tu conseilles, cela fait longtemps que je ne l’ai pas lu ).
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Le titre de Sandor Marai, c’est pour moi un texte extraordinaire…
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Pour l’an prochain maintenant, je ne vais pas me lancer dans une trilogie à une semaine d’avril
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🙂
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J’aime bien ta façon de nous raconter l’Histoire. C’est toujours clair. C’est une partie que je trouve difficile lorsque je rédige une chronique.
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Pour moi aussi c’est très difficile 😉
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J’allais te demander si tu avais lu les volumes 2 et 3, mais tu m’as devancé…
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hihihi
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Si cela ressemble aux Confessions d’un bourgeois je vais adorer ! Même si ce livre est indétrônable 😉 mais c’est toujours un challenge intéressant d’écrire et chouette de lire cette période complexe du basculement
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Pour moi aussi il est indétronable… J’y pense encore à ce livre.
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Je l’avais adoré oui ! Une fresque comme ça ça fonctionne toujours sur moi !
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La Grande Histoire révélée par petites touches, j’aime beaucoup, mais est-ce que les ignorants sur l’Histoire à l’Est, de mon acabit, pourront comprendre quelque chose ?
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Je pense que oui, je ne m’étais pas posé la question…
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