De la forêt, de Bibhouti Bhoushan Banerji (Zulma) — ISBN-13 : 9782843049422 — 299 pages — 22 € — Genre : Qu’elle est belle ma forêt.
Je termine (oui, c’est déjà la fin) ce week-end thématique consacré à la culture (cinématographique et littéraire) indienne par la critique d’un livre que je comptais lire de toute façon, attiré par la couverture du livre. De la forêt, de Bibhouti Bhoushan Banerji, est un roman classique (publié dans les années 30) et cela tombe bien, car c’est ce que je préfère…
Nous sommes à Calcutta dans les années 20, Satyacharan est un citadin diplômé d’une licence qui apprécie la culture et la vie bouillonnante des grandes villes, mais malheureusement notre jeune héros est sans travail. Aussi, après avoir croisé la route d’Abinash, un ancien camarade d’université, Satyacharan accepte (à contrecœur) un emploi d’administrateur d’un domaine forestier (appartenant au père d’Abinash) au nord-est de l’Inde, dans un coin perdu proche de l’Himalaya, loin de tout ce qu’il aime. Parfois le hasard fait bien les choses et c’est ainsi que débute le témoignage du personnage principal. Dans un premier temps, ce dernier est surpris par la pauvreté ambiante, le mode de vie des gens, leurs us et coutumes. D’ailleurs, tout ce qui entoure désormais Satyacharan semble si éloigné de son univers « raffiné » que celui-ci ne pensera qu’à rentrer chez lui auprès de ses livres. Pourtant, petit à petit, notre personnage principal va succomber au charme des paysages luxuriants qui l’entoure pour finir par en tomber littéralement amoureux, subjugué par la forêt et méfiant vis-à-vis de la modernité qui la grignote bien trop vite à son goût. N’oublions pas que Satyacharan doit vendre une partie de cette forêt aux métayers. Puis, Satyacharan est un jeune homme assez solitaire qui fera des rencontres, bouleversantes, de personnages surprenants (horticulteur, danseur, professeur, etc.) et hauts en couleur auxquels il va également profondément s’attacher. En fin de compte, c’est une région et une population que Satyacharan va aimer au point d’en oublier le brouhaha de la ville, Calcutta, celle qu’il espérait retrouver au plus vite. Voici un petit extrait avant de passer à la suite.
Le don que fait la nature à ceux qui l’aiment n’est pas de peu de valeur, mais elle ne fait ce don qu’à celui qui l’a servi longtemps. C’est une maîtresse au tempérament jaloux ! Si l’on veut la nature il faut vivre uniquement en son sein ; un simple coup d’œil ailleurs, et telle une jeune fille blessée, elle ne se découvrira plus. Mais immerge-toi en elle, oubliant toute autre chose, et avec générosité elle déversera sur toi joie, beauté et une paix merveilleuse – jusqu’à en perdre la raison.
De la forêt est un très beau roman humaniste qui parle d’un monde qui change, mais sans détourner le regard du quotidien difficile, de la pauvreté, de la famine, de la maladie. Tout est montré de manière simple, sans profusion de bons sentiments. Pour autant, le texte de Bibhouti Bhoushan Banerji, à travers son personnage principal toujours prêt à venir en aide, est empreint de générosité. Grâce à ce livre, on apprend également à connaître un peu l’Inde, on comprend que le riz est un mets de luxe, on entrevoit le système de caste, etc. Et puis je n’oublie pas non plus les superbes descriptions d’un monde sauvage luxuriant et mystérieux. Le texte est beau, marqué par la nostalgie. Certes, la nature tient une place importante dans ce livre, on ne peut le nier, mais c’est avant tout pour moi grand roman social. J’ai vraiment aimé ce récit, son ambiance, sa tendresse, son mystère, sa profonde poésie. Je ne peux que vous encourager à vous laisser emporter dans cet univers inconnu.
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
Vaste pays et bien beau voyage littéraire. C’est aussi un belle idée que de l’achever par une vue « de la forêt », comme un retour à l’essentiel.
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C’est tentant ! (ou comment rajouter des livres sur ma PAL !)
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Et oui 🙂
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Que d’enthousiasme ! Ça me paraît un beau livre
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Le livre date de 1930 ? Je me demande ce qu’il reste de cette forêt aujourd’hui !
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Peut-Être pas grand chose 🙂
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J’avais repéré ce titre (bien que je m’intéresse peu à la littérature indienne.)
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C’est à découvrir…
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Je découvre ce titre et j’avoue qu’il me tente beaucoup ! Peut-être vais-je récidiver en littérature indienne 🙂
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C’est une très bonne idée 🙂
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Ah ça a l’air très beau ! Peut-être me laisserais-je tenter si je trouve le temps 🙂
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Je pense que celui-là pourrait te plaire… 🙂
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Attirant en effet et comme toi je suis sensible aux belles couvertures de certains livres. Belle journée !
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Merci !
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Salut Goran. Tu m’avais dit que tu comptais chroniquer ce livre et je me suis donc dit que je choisirai autre chose (en me disant toutefois : comment fait-il pour dénicher toujours ça avant moi ? :-)). En tout cas, je maintiens ce choix, ta chronique donne vraiment envie de le découvrir, merci !
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Dans une autre vie je serais libraire 🙂
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En lisant cette chronique, j´ai essayé de trouver un titre de la littérature indienne que j’aurais lu et rien ne me vient en tête. Vous piquez ma curiosité avec ce week-end dédié à ce coin du monde. Encore un excellent choix! Merci!
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Nous sommes là pour piquer la curiosité des uns et autres… 🙂
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📚🙂
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🙂
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J’en pense que je vais le lire
Merci Goran ;o)
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Et je pense que c’est une excellente idée 😉
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Un univers inconnu qui embarque ? Je note ! Tu donnes vraiment envie de découvrir ce classique de la littérature indienne.
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Merci, j’espère qu’il te plaira…
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