Mousse, de Klaus Modick (Rue de l’échiquier) — ISBN-13 : 9782374252551 — 176 pages — 16 € — Genre : Le blob, cette espèce solitaire et intelligente.

Je rédige cette critique dans le cadre d’une lecture commune, très gentiment suggérée par Eva, avec Patrice. Merci Eva, elles sont toujours très sympathiques tes propositions… De quoi parle ce roman de l’auteur allemand Klaus Modick ? Qu’est-ce que j’en ai pensé ? C’est ce que nous allons voir tout de suite…Mais n’oubliez pas d’aller lire le billet de Patrice ici.
Le roman de Klaus Modick, c’est en quelques sortes un journal intime, celui d’un vieil homme, botaniste de renom, mais désormais à la retraite. Mais pas seulement… Effectivement, Lukas Ohlburg décide également de rédiger un dernier article, un testament scientifique. Pour cela, le vieillissant personnage s’installe dans sa maison d’enfance, non loin d’une forêt et un lac dans lequel il allait autrefois se baigner. Ainsi, le présent du narrateur est assez solitaire — malgré les quelques visites de son frère —, il est construit autour de l’écriture, de ses lointains souvenirs, de ses balades. Lukas Ohlburg revient, tout du long du livre, sur la relation qu’il a eue avec son père, sur les conseils que celui-ci lui a donnés concernant la nature et plus particulièrement la mousse. Cette dernière, obsède notre vieux botaniste qui, contrairement à son père, ne va pas la repousser. Bien au contraire, Lukas Ohlburg va se laisser petit à petit envahir par cette plante, psychologiquement, car il ne parlera plus que d’elle, mais également physiquement, puisqu’elle finira par le recouvrir. Lukas Ohlburg se rend compte que son métier l’a éloigné de la nature. Par conséquent, notre personnage souhaite désormais se rapprocher de cette dernière, vivre au plus près d’elle, mourir en osmose avec la mousse. Au milieu de tout ça, d’autres souvenirs vont resurgir comme celui avec la femme de ménage de ses parents. Gamin, j’aurais vraiment aimé avoir la même femme de ménage ! Avant de poursuivre, voici un court extrait du livre que j’aurais pu écrire tellement c’est moi.
Ai-je eu peur des souvenirs ? Je voulais être productif, mener à bien un projet, faire ressortir quelque chose de moi-même — quelque chose dont le sens me semble de plus en plus insaisissable au fur et à mesure que j’accepte, tandis que me résistance s’amenuise, de me contenter d’être là. Cette acceptation implique aussi une sérénité, une sorte d’adieu au monde empirique, dont je me détourne, auquel je deviens indifférent. De fait de cette indifférence, rien ne me paraît désormais plus important que le reste. Je ne lis presque plus les journaux, je me tiens à distance des télévisions et des radios, ne leur prête plus aucune attention.
Mousse, de Klaus Modick, est considéré comme une écofiction. Et qui plus est magistrale, pour reprendre les mots de l’éditeur. Ce que je peux vous dire, c’est qu’il s’agit d’un texte très introspectif, méditatif, c’est l’histoire d’un homme qui revient sur sa vie passée, pour mieux l’analyser, pour mieux la comprendre, pour mieux la finir… En effet, dans ce livre, nous sommes plongés dans les mémoires d’un vieil homme, c’est tinté de réflexions philosophiques sur le rapport à la vie, à la nature. Celle-ci est représentée par la mousse qui a été repoussée par la génération passée, ce que notre botaniste ne veut plus. Je ne sais pas ce qu’en a pensé Patrice, mais moi j’adore ce genre de texte à la fois mélancolique et nostalgique. Nous sommes immergés dans une histoire un peu étrange, marquée par les souvenirs d’un personnage qui regarde en arrière, qui fait le point sur son existence, sur l’empreinte qu’il a laissée. Certains passages, lorsqu’il est question de la mousse, peuvent paraître déstabilisants, mais c’est très bien écrit et le livre est très court. Il fait juste la taille qu’il faut ! J’adore !
Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.
Je ne crois pas avoir déjà lu un roman sur la mousse et les souvenirs d’un botaniste. Ce livre t’a beaucoup plu, on dirait, alors c’est forcément tentant 🙂
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Oui, le vieux du livre, c’est moi…
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Sauf que tu n’es pas botaniste et pas moussu non plus.
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Presque moussu 😉
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Je ne crois pas avoir déjà lu un roman sur la mousse et les souvenirs d’un botaniste. Ce livre t’a beaucoup plu, on dirait, alors c’est forcément tentant 🙂
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Je ressens bien ton appréciation pour ce livre. J’adore ce genre d’histoire et je reconnais la très belle citation.
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Merci.
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ton passage me donne très envie de lire ce livre à mon tour , merci.
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Merci.
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Très intriguant ! Cela pourrait me plaire. Encore un livre à noter pour… bientôt ou plus tard ! Merci Goran.
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Merci.
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Tu en as très bien parlé, avec beaucoup de justesse et de coeur ! Et merci pour ce très bel extrait 🙂
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Merci à toi Patrice 😉
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Un livre sur la mousse, envahissante, visiblement …. Je médite à mon tour …
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Oui 😉
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Oh mais j’ai une amie qui pourrait apprécier de lire ce titre. Je note l’idée.
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Très bonne idée 😉
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Je pense qu’elle n’aurait pas pu t’avoir proposé meilleure lecture !
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Je crois aussi… 🙂
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