Le Silence, de Reinhard Jirgl (Quidam) — ISBN-13 : 9782374910536 — 620 pages — 25 € — Genre : &-1=!è:*. ✮✮✮✮✮
Lorsque l’on m’a proposé de lire « Le silence », de Reinhard Jirgl, je ne connaissais pas l’auteur allemand. Je me suis simplement laissé porter et je me suis dit : « pourquoi pas, certaines belles surprises arrivent souvent par hasard ». Puis, je me suis rapidement renseigné sur l’écrivain, mais sans vraiment approfondir. J’ai appris que la lecture de ce dernier était considérée comme difficile…
L’auteur allemand compte l’histoire de deux familles allemandes et en profite pour disséquer l’histoire du XXe siècle. Entre bataille familiale et batailles politiques, Reinhard Jirgl photographie un double portrait bouleversant. Effectivement, le roman est organisé comme un album photo et c’est à l’aide de 100 sous-chapitres (telles 100 photos) que l’écrivain narre cette formidable saga familiale. L’histoire de cette famille, séparée par deux branches bien distinctes, est jalonnée de drames comme le suicide, le meurtre, l’inceste… C’est triste et sombre comme le XXe siècle en période de guerres. Et quelles que soient ces dernières (traditionnelles, économiques, sociales, idéologiques). L’auteur allemand dissèque l’âme humaine de fort belle manière et l’on ne peut qu’être envoûté par le récit, et les destinées d’un peuple, d’un pays, d’une famille… « Le silence » est un roman extrêmement émouvant et qui ne peut laisser indifférent. L’histoire est vertigineuse et l’écriture l’est aussi, mais dans un autre sens… D’ailleurs, en plus d’être bousculé par l’histoire, on le sera aussi par le style (déroutant dans un premier temps), mais auquel on s’habitue, j’ai trouvé, assez vite.
Notre père nous a abandonnés.
L’1nique phrase que j’ai entendue dans la bouche de ma mère sur la disparition de cet homme ; l’1nique phrase dont je me souviens. Et dès que Mère la prononçait (le plus souvent le soir), qu’elle ployait en même temps sous elle, même la lumière dans la pièce paraissait troublée, les mains résignées de Mère immobiles sur ses genoux é de l’eau dans son regard. !L’eau….. —La suite de l’histoire, je ne l’ai apprise que bien plus tard, comme tu sais, après l’orphelinat, quand la famille du pasteur nous a recueillis & que nous—
Maintenant que vous avez lu un extrait du livre, je suis obligé de dire que j’ai énormément de mal à souscrire à ce type d’écriture, une écriture qui joue avec la langue et se joue de la langue. Je comprends le propos de l’auteur qui dit en substance que l’écriture est un art et que comme avec n’importe quel autre art on peut inventer d’autres formes d’expressions. Cependant, je ne vois vraiment pas ce qu’apporte au récit le fait d’écrire « auc1 » au lieu d’« aucun ». Il en va de même avec l’utilisation des esperluettes et du « ! » en lieu et place du « l’ », etc. J’avoue que cela me dépasse, car le récit n’a en rien besoin de ce type d’artifice. Qui plus est, je ne trouve pas ce style très inventif, sauf en de rares occasions. Au début de ma lecture, j’ai cru à des erreurs d’impression, mais je me suis vite rendu compte que non, que le texte était ainsi rédigé. Aussi, le roman aurait été tout aussi passionnant sans ce décorticage des mots. Pourtant, je suis loin d’être réfractaire à ce genre d’exercice. Par exemple, j’ai lu « Enig Marcheur » de l’auteur américain Russell Hoban et celui-ci a dans son roman inventé une langue, celle du futur, modifiée après un retour de l’humanité à l’âge de fer. J’ai trouvé l’écriture de Russell Hoban extrêmement inventive, mais aussi très difficile à lire. Cependant, dans le cas d’ « Enig Marcheur » le style sert le propos, tandis que dans le livre de Reinhard Jirgl je n’ai pas ressenti ça.
Vous pouvez en apprendre plus sur l’auteur et sa démarche à l’aide cet entretien : Ici.
Merci à Aurélie, libfly et aux éditions Quidam.
Qu’en pensez-vous ?
hélas ce procédé d’écriture me fait refuser cette lecture, je dois dire que lorsque j’ai lu l’extrait , j’ai cru à une erreur de frappe moi aussi.
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Et oui et c’est dommage, car sinon le roman est bien, j’aurais bien mis 2,5 étoiles au lieu de 3…
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J’aime bien le genre : Genre : &-1=!è:*
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J’en étais sûr 🙂
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Dommage qu’il y ait ces fantaisies dans l’orthographe, car le roman paraissait intéressant.
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je trouve aussi, mais certains critiques sérieux, semblent beaucoup apprécier, et l’auteur a reçu plusieurs prix…
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Parfois il y a un peu de snobisme chez les critiques …
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🙂 Je pense aussi…
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Ce livre me donne vraiment envie de le lire. Merci pour votre chronique. J’ai déjà souscrit à quelques lectures grâce à vous ;o)
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Je suis heureux de l’apprendre 🙂
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Trop triste pour moi en ce moment… Mais je pense bien que ce serait une lecture dépaysante en raison de la forme…
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et oui, je comprends… 😉
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Je ne suis pas réfractaire aux fantaisies d’écriture mais c’est vrai que le livre a l’air lourd, difficile en soi et que la pénibilité de lecture doit ajouter à tout ça. Bref, ça restera dans la bibliothèque « curiosités » si un jour je tente cette lecture 🙂
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Et ça fait plus de 600 pages ! 🙂
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Le début de ton billet me faisait envie, envie que l’extrait a fait retomber comme un soufflé mal cuit ! J’aime les langues inventives, mais l’originalité comme fin en soi, je n’en vois l’intérêt moi non plus…
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Et oui, c’est dommage je trouve cet exercice de style…
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J’ai lu « Enig Marcheur » avec beaucoup d’intérêt et une compréhension grandissante. Au début, c’est très déstabilisant, il faut lire à voix haute, puis on s’y fait et ça devient carrément exaltant. Surtout, je pensais sans cesse au travail extraordinaire du traducteur qui a eu à tout réinventer avec ses mots et ses jeux à lui.
Je crois que le livre que tu proposes aujourd’hui est plus complexes encore (pas dans la langue, je crois difficile d’être plus complexe qu’Enig dans l’invention) pour ce qui est du sens et de la construction du roman. Est-ce que tu as été pris par l’histoire ? Est-ce qu’il y a une intrigue ?
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Oui, j’ai été pris par l’histoire et j’aurais adoré si il n’y avait pas eu ce jeu d’écriture… C’est l’histoire d’une famille et l’intrigue qui va avec…
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Là je passe mon tour, je ne suis pas assez courageuse pour lire 620 pages avec une écriture qui ne t’a pas enthousiasmé ; je comprends ce que tu veux dire. Et ce titre « Le Silence »… J’avais entendu parler de ce livre et je me disais qu’il n’était pas pour moi ; tu confirmes !
« Enig Marcheur », je ne connaissais pas du tout, cela a l’air formidable. Il m’intéresse beaucoup celui-là !
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« Enig Marcheur », je te le conseil vraiment, j’avais adoré… Tu aimeras je pense.
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C’est curieux et comme tu le dis… Quel intérêt. Cependant, le livre m’intéresse, j’aime les histoires compliquées. Quelle année ? Bonne journée Goran!
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Le XX!ème siècle… Bonne journée Cat !
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Je suis bien embêté parce que je n’arrive pas à me décider si tu m’as donné envie ou pas ? La forme est original, le sujet profond, le fond émouvant… mais est-ce que ça va prendre dans ma tête au moment d’une telle lecture, surtout avec son poids…
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Et oui, c’est embêtant… 😉
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Là je manque de courage. L’extrait m’a un peu refroidie mais peut-être un jour 😉
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🙂
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Bon je ne peux rien dire parce que je l’ai dans ma PAL, après l’avoir pris à la bibliothèque et avoir lu des extraits qui m’ont plu … Le truc avec l’écriture, c’est son truc à lui si j’ai bien compris. Il l’avait déjà fait dans les précédents romans, non ? J’ai écouté la rencontre chez Charybde sur YouTube et franchement je reste persuadé que le livre peut m’intéresser si je prends le temps de m’y plonger. Tout cela pour dire que tu ne m’as pas fait changer d’avis mais que je garde ton avis en tête, pour pouvoir choisir le bon moment pour le lire.
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Ah ! J’aimerais bien avoir l’avis de Charybde… Et oui, visiblement, c’est son truc à l’auteur…
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Un peu de sérieux : http://www.en-attendant-nadeau.fr/2016/12/06/vingtieme-siecle-jirgl/
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Mais je l’ai été…
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Merci Goran, je suis content de lire ton éclairage sur ce livre car je viens d’acheter Le Monde et son supplément livres qui encense ce roman. Je suis d’accord avec tes remarques sur l’écriture et je crains avoir des difficultés à le lire…
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Merci Patrice, l’éditeur lui trouve ma critique pas très sérieuse 🙂
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Je trouve la démarche plus curieuse qu’originale mais quand je vois que ce livre est un pavé, j’admire surtout le fait que tu sois allé jusqu’au bout.
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Et oui, 600 pages ça fait mal 🙂
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Tu m’étonnes… Bravo !
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