Chateau-Rouge Hôtel, de Renaud Burel

Chateau-Rouge Hôtel, de Renaud Burel (Allia) — ISBN-13 : 9782844856661 —  160 pages — 9,20 € — Genre : Je suis un écrivain.

burel

J’ai découvert le livre dont il va être question aujourd’hui sur un blog, mais je ne me souviens plus duquel. Je pense que c’est chez « Binary Coffee », mais je ne suis malheureusement certain de rien, j’en viens à m’interroger si c’est réellement sur un blog que j’ai pioché cette idée de lecture. En tout cas, vous ne perdrez pas votre temps à vous rendre sur le site que je viens de citer, car il est très intéressant, mais venons-en au billet du jour…

Chateau-Rouge Hôtel, de Renaud Burel, fait partie des livres que j’aime, mais que j’ai du mal à commenter, car en fin de compte l’histoire peut se résumer en quelques mots, deux phrases tout au plus, mais cela ne veut pas dire qu’il ne se passe pas grand-chose dans ce roman, c’est même tout le contraire. Ainsi, Château-Rouge Hôtel, c’est l’histoire de l’errance dans les rues parisiennes d’un alcoolique et psychotique qui, entre deux internements et plusieurs beuveries, souhaite devenir écrivain. Cependant, ce n’est pas tout, puisque dans le livre l’auteur nous parle aussi d’amour et des femmes, c’est même (un peu comme chez Charles Bukowski) un thème récurrent, tout comme d’ailleurs l’alcool. Puis, il est surtout question des exclus (ce qu’est également le personnage principal, car rongé par la boisson qui le rend psychotique), de tous ceux qui ne sont pas prêts à s’inscrire dans la société normée qu’est la nôtre. Et puis, il me semble que le texte à quelque chose d’autobiographique, ce n’est peut-être pas tout à fait par hasard que le héros du livre se prénomme comme l’auteur, c’est-à-dire Renaud. Quoi qu’il en soit, le personnage principal de ce roman n’a qu’un ardent désir, celui de publier son livre, de trouver un éditeur qui veuille bien accepter son texte, même si celui-ci n’est pas tout à fait terminé, même si finalement il travaille en dilettante. Peu importe les si, car il croit en son talent. Encore une fois ici, je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec la vie de l’écrivain mort accidentellement en 2010, alors que son livre n’a été publié qu’en 2013. Forcément, l’histoire du livre et de l’homme qui est derrière le livre m’interpelle. Et peut-être que vous aussi ? Avant de poursuivre, voici comme d’habitude un petit extrait qui, je l’espère, finira par vous convaincre de la grande qualité de ce texte.

Mais maintenant, c’est la nuit sur Charenton. Le peuple fou s’est endormi, et au royaume des songes, il est enfin pareil à vous. Y a plus personne. Je fume, je tourne en rond, je fume. Écrire. Mais quoi ? Les Muses ne viennent pas à moi, voilées d’éther, m’envoûter de leurs chants stupéfiants. Juste parfois quelque chose, un caillou, un tournesol, un lutin… ou un monstre… un truc qu’il fallait noter tout de suite avant de l’oublier… ou alors rien. J’avais quand même ma petite idée, une suite à notre feuilleton, LE CAS CATATROPHIQUE DE…

Comme vous l’aurez deviné, j’ai adoré ce roman à la fois sombre, triste, désespéré, mais également poignant, poétique, intense et halluciné. Il s’agit d’un livre troublant et parfois même psychédélique. Dans ce texte, la nostalgie transpire à chaque instant, l’ensemble est très percutant, dans un genre parfois argotique, mais toujours d’une grande justesse et intelligence dans le propos et le style. Ce dernier est souvent direct, vibrant, touchant… En fin de compte, ce livre c’est l’histoire d’un écorché vif, d’un homme complètement désabusé qui se met à nu. La plume de l’auteur a quelque chose d’enivrant, elle parvient à créer une ambiance, une mélancolie. Personnellement, j’adore ce genre de livre avec ce genre de style, c’est un roman qui est fait pour moi. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas lu de livres édités chez Allia, il va falloir que je me replonge dans leur catalogue afin de découvrir une autre pépite oubliée.

Qu’en pensez-vous ? Merci de m’avoir lu.

11 réflexions sur “Chateau-Rouge Hôtel, de Renaud Burel

Répondre à Goran Annuler la réponse.